Données générales :

- Canton : Montbrison
- Environ 1500 habitants qui sont appelés Champdiolat(e)s.
- Altitudes : 398 mètres (à l'Est) et 720 mètres à l'Ouest.
- Superficie : 1820 hectares.
- Coordonnées Lambert : 1G8928 (Ouest) et 50G9350 (Nord).
Présentation du village.

Champdieu se situe, entre Plaine et Monts du Forez, au bord de la D8 qui relie Montbrison (sous-préfecture de la Loire) à Boën.

Champdieu est dominé à l'Ouest par les Monts du Forez (appelés également Montagnes du Soir).

Au dessus du village la madone veille sur les Champdiolats. De son chevet vous avez un point de vue imprenable sur le village et sur la Plaine du Forez. Par beau temps vous apercevez les Montagnes du Matin (Monts du Lyonnais).
Lorsque vous quittez la départementale 8, pour entrer dans Champdieu, vous arrivez à un premier carrefour. A cet endroit vous pouvez remarquer, outre "la Rotonde" et la balance publique, un travail de forgeron, remarquable, qui est encore en état de fonctionner.
Vous vous dirigez ensuite vers le centre et, presque du début de la rue, vous apercevez le prieuré, ensemble majestueux. Pour l'atteindre, vous passez devant la Mairie, enjambez "le Ruillat" (charmant petit ruisseau) et vous vous dirigez vers la porte de Bise. A ses pieds, le goudron laisse place à des pavés, vous entrez dans l'Histoire et dans ce qui était l'enceinte du "Château de Chandieu".
Un peu d'histoire.

La nom de Champdieu a bien sûr évolué au fil des âges. On cite d'abord CANDICUS (chef romain), puis au XIe siècle le village se nomme CANDIACO. Au XIIIe vient CHANDIACO puis CHANDIEU et pour finir au XVIe il devient CHAMPDIEU.
Champdieu s'est avant tout construit autour de son prieuré. Les traces de vie sont cependant encore plus anciennes dans cette commune : on a retrouvé quelques vestiges du néolithique et d'autres de l'empire romain.


Mais c'est le Xe siècle qui marque surtout la constitution du village. En l'an 980 sous le règne de Conrad le Pacifique, des moines viennent fonder à Champdieu, un prieuré. La première construction, celle de la crypte, est de cette époque mais l'accroissement fut considérable au fil des siècles. On estime que le prieuré fut achevé au XIIIe siècle.

Dès la fin du XIVe siècle , deux enceintes fortifiées protégeaient Champdieu. La première était constituée par la muraille du "Vingtain" et de ses tours, elle enfermait l'essentiel de l'ancien bourg. La seconde, comprenant l'église et le prieuré, bloc fortifié (de 1600 m2 environ de base) jouait le rôle de donjon.
A l'extérieur de cet ensemble, appelé "le Château", se trouvaient les villages adjacents : le Chauffour, la Sablière, Echaravey et Larzalier.

La première enceinte de forme ellipsoïdale de 260 mètres, à vol d'oiseau, de grand axe, mettait à l'abri une partie important de la population et offrait un refuge aux autres habitants, le tout sans vrai problème d'eau car les puits étaient nombreux et sûrs, tel l'antique "puit Archimbaud".

Onze tours ou demi-tours, de hauteurs différentes, garnissaient cette première enceinte. Les unes, rondes, étaient grenelées, les autres, carrées, surmontées de hourds, protégées par une toiture recouverte de tuiles.

Ces tours étaient jumelées aux portes principales : "porte de la Barrière" ou "porte de Bise" avec ses mâchicoulis, "porte de vent" ou "de la ville".
La "porte de Larzalier", flanquée d'une tour ronde, était défendue par un moucharabieh qui surplombait le pont fixe, en bois, aux gardes-fous élevés à l'Ouest.
La conception de la muraille "du vingtain", d'une hauteur de six mètres environ, a souvent retenu l'attention par son originalité. Elle fut édifiée à partir d'un énorme amas de terre de plusieurs mètres d'épaisseur, terre accumulée en talus contre le mur construit avec des pierres sans caractère particulier et des galets. Le tout se terminant au sommet par une épaisseur relativement faible.

La solidité fut acquise grâce au soutien efficace d'une ceinture d'arcade de forme ogivale en tiers point qui réalisèrent un appui à toute épreuve. Cette énorme muraille, ceinte de douves impressionnantes, larges et très profondes, fut creusée, alvéolée, par de magnifiques caves voûtées, ménagées dans son épaisseur, fort utilisées d'ailleurs en ces temps où le vin était la richesse de Champdieu. Ces caves existent toujours.
Les tours ont disparu sauf une, les arcades soutenant la vingtain ont subsisté, en parfait état, pour la plupart. Mais elles ne sont pas toujours visibles car elles sont incluses dans certains bâtiments actuels, car les habitants, au cours des temps, construisirent des maisons en utilisant la muraille des fortifications comme appui aussi bien à l'intérieur que vers l'extérieur et parfois même "à cheval" sur ladite enceinte elle-même.

La première enceinte offrait un développement estimé à quelques 580 mètres : de la porte de Bise, à Larzallier, aux sentier des "Effossés", à la rue "de la Chana", avec un retour au point de départ. Avec la visite de l'église, de sa crypte et du prieuré, c'est une courte promenade recommandée pour bien s'imprégner du village..
De 1900 à nos jours :

Dans la plaine du Forez
Il est un pays coquet
O pays, j'en suis fort aise
C'est Champdieu ne vous déplaise
Bon, bon, sa chanson monte de la plaine
On chante dondaine au pays coquet

De loin on vient admirer
Son antique prieuré
Son église séculaire
Aux lignes pures et fières
Bon, bon sa chanson monte dans la plaine
Chante joies et peines notre vieux clocher

Sur un point plus élevé
Une madone est placée
Doux souvenirs de nos pères
Pour protéger notre terre
Bon, bon à "Purchon" chants et cantilènes
Montent de la plaine pour la saluer

Champdieu possède un ruisseau
Où s'abreuvent nos troupeaux
Et charment les lavandières
Qui lavent dans son eau claire
Bon, bon sa chanson monte de la plaine
"Ruya" on l'appelle le petit ruisseau
Sur nos coteaux onduleux
Poussent des ceps vigoureux
Il coule en liqueur vermeil
Le bon jus de notre treille
Bon, bon sa chanson monte de la plaine
Il chante dondaine notre vin fameux

Puis Champdieu est renommé
Pour ses fruits si variés
Cerises hâtives et bonnes
Ses pêches, poires et pommes
Bon, bon nos chansons montent dans la plaine
Nous chantons dondaine fiers de nos vergers

Nous nous distinguons ma foi
Par la culture des pois
Haricots et pommes de terre
Variétés printanières
Bon, bon nos chansons montent dans la plaine
Nous chantons dondaine en semant nos pois

Si nous voulons vivre vieux
Ne quittons jamais Champdieu
Aimons nous comme des frères
Tout en cultivant nos terres
Bon, bon nos chansons montent dans nos plaines
Chantons tous dondaine et soyons heureux.

Ce poème écrit en février 1939 a valeur historique. En le lisant, on se rend compte d'une certaine évolution de Champdieu : il y avait à cette époque beaucoup de fruits et de légumes, par exemple, ce qui faisait la renommée du village.
A titre d'anecdote, il m'a été signalé que dans les années soixante, il partait pratiquement tous les jours de la gare de Champdieu (transformée en restaurant aujourd'hui) un wagon remplit de ces denrées.
Cette production a totalement disparue aujourd'hui, il n'y a plus d'arbres fruitiers en nombre.
A bientôt.

Champdieu et ses alentours sont riches en lieux typiques ou chargés d'histoire, à voir ou à visiter : le musée de la brique, l'ancienne forge, le château de Vaugirard (XVIIe siècle), les berges du "Ruillat", sans oublier le prieuré et l'église.

Si vous souhaitez plus de renseignements :
Mairie de Champdieu : 04-77-97-17-29