Le prieuré de Champdieu fut créé par la volonté de l'Abbaye de Manglieu en Auvergne, il en fut très vite un des plus beau fleuron.
24 établissements virent le jour lors de l'essaimage intensif qui eut lieu au cours des IXe et Xe siècles.

Position avancée en terre forézienne, ce prieuré bénédictin placé sous le vocable de Saint Domnin, assura son importance en contrôlant des prieurés de même ordre comme Bard, Sail-sous-Couzan, Essertines.

Sa dîmerie et directe "à l'âge d'or " lui assurait des revenus considérables levés en 1521 sur les fonds situés dans plus de trente paroisses différentes et en 1778, malgré la perte de plus de 148 reconnaissances, elle exerçait encore en 595 articles dans 17 paroisses. Ses biens fonciers étaient importants, sa richesse connue et sa renommée étendue.

Ses prieurs jouèrent un rôle important et fréquemment leur avis ou arbitrage fut sollicité aux périodes critiques de l'histoire du Forez.
Les hommes qui se succèdent à cette charge sont assez bien connus, certains devinrent d'ailleurs, ultérieurement, abbés de Manglieu, voire de Cluny. Parmi les plus remarquables prieurs conventuels et prieurs commanditaires nous citerons : Pierre de la Bâtie et Antoine de la Pierrière.

La présence d'officiers claustraux : sous-prieur, chantre, sacristain, cellérier,? montre l'importance de l'établissement, importance qui ira déclinante, après 1505, avec la venue des prieurs commanditaires et jusqu'à la Révolution, qui marquera le départ des derniers moines.
Acheté comme bien national par les anciens fermiers qui en assuraient la gestion, il sera par eux, plus tard, revendu fractionné et des éléments constitutifs intéressants seront dispersés.
Actuellement la totalité des bâtiments subsistants, classés, restaurés, sont une propriété communale.
Derrière les hautes arcades mâchicoulis de plein cintre des fortifications subsistent encore avec la belle entrée de la façade Nord : les communs, le "fournier", une cuisine, la salle des "fresques" ou réfectoire avec sa vaste cheminée, des caves dont la cave Paradis, le grand cellier de La Porte?
Au premier étage se trouvent la salle des audiences avec une cheminée magnifique ornée des armes de Pierre de la Bâtie et son cabinet voûté, la chambre du prieur et en lieu et place de celles des religieux une salle communale récente.

Deux escaliers à vis inclus dans des tourelles permettent l'accès à l'étage.

Une galerie superposé au cloître prend jour sur la cour intérieure où un puits central offre une margelle remarquable.

La façade ouest présente de belles fenêtres à meneaux percées lors des restaurations dues Pierre de la Bâtie et Antoine de Saint Priest, les blasons de ceux-ci restent apparents malgré les mutilations subies au XVIIIe.

Tout près de l'église, on remarque le monogramme de la Pierrière