Romane dans sa presque totalité, l'église de Champdieu fut édifiée pour les besoins de la communauté paroissiale locale, les besoins des moines du prieuré et aussi le service du pèlerinage à Saint Domnin.

Témoignage d'une grande foi, elle est d'une qualité architecturale rare.

L'influence auvergnate qui marque le transept et les nefs s'explique par le fait que le prieuré de Champdieu a relevé, pendant très longtemps, de l'abbaye de Manglieu en Auvergne.
La partie la plus ancienne est la crypte, l'une des plus belles du Forez, qui s'étend sous le choeur (Xe, XIe siècles). Dans la crypte se trouve une statue de la Vierge enfant. Au XIVe siècle, aux temps de grande misère de la Guerre de Cent Ans, l'église a été entourée, ainsi que le prieuré, d'une ceinture de fortifications, dont les murs surélevés du chevet et les grands arcs mâchicoulis en sont des restes.
A la fin du XVe siècle fut édifiée la Chapelle des Bourbons dans l'angle sud-ouest et surélevé le clocher dominant la façade occidentale, bien différent du clocher roman de la croisée du transept, aux proportions très harmonieuses.
Ensemble simple, sobre, mais de remarquable beauté par l'équilibre des différents éléments, le jeu des ombres et de la lumière, l'église de Champdieu délivre un grand message spirituel et invite à voir plus haut que la pierre.

L'édifice comblera l'amateur averti, car il possède les aspects essentiels de l'art roman qui est à la fois épique, tératologique et symbolique et qui a su s'adapter des techniques anciennes (grecques, romaines, byzantines...) à des besoins architecturaux et spirituels spécifiques.
Dès l'entrée, l'édifice nous parle et nous dit l'essentiel dans deux chapiteaux remarquables :
- à gauche une petite sirène, symbole de la dualité de la vie de l'homme (vie organique et vie spirituelle)
- à droite des feuilles d'acanthe nous rappellent la parfaite assimilation de l'art grec.Tout le vaisseau, dans tous ses éléments, est chargé de symbolique, vous la trouverez omniprésente dans les chapiteaux très pur, dans les arcs, dans les ouvertures, dans le puits de la crypte, dans les colonnes, dans son orientation.
Vous pouvez cheminez en reconnaissant au passage le symbole de la Trinité dans le chiffre trois (3 ouvertures, 3 arcs du transept, 3 chapelles au chevet, 3 sortes de colonnes, etc.), le symbole de l'Eucharistie (2 oiseaux buvant au même calice), celui du Ciel (coupole), celui de la Terre (carré de la croisée du transept), celui de la Force (feuilles de chêne), celui du Martyr (palmier), le Cycle Solaire (tête d'ours), la Vie Eternelle (entrelacs).

Un autre intérêt de cette église réside dans les pierres tombales de la nef, aux profondes sculptures, il s'agit de celle de Jean Ollagnier, président du grenier à sel de Montbrison et de celle de frère Ollier, moine de la Chaise-Dieu. Dans le bas-côté droit vous trouverez celle de Christophe de Lévis, Prieur. Sous la coupole vous aurez plus de difficulté pour découvrir la pierre d'Antoine de Saint-Priest, Prieur de 1509 à 1535, car elle est complètement usée par la faute de son emplacement.
Je ne peux que vous conseiller, si vous êtes de passage dans la région de venir découvrir ce magnifique ensemble.